Comment le biais des coûts irrécupérables peut ruiner vos décisions financières
L’argent, entre logique et émotion
L’argent influence profondément nos décisions. Il sert à se nourrir, se loger, se soigner, travailler… et il active aussi une part émotionnelle de notre cerveau.
Parmi les nombreux pièges cognitifs qui peuvent saboter nos choix, il en est un particulièrement fréquent : le biais des coûts irrécupérables.
Un billet de cinéma à 10 €... et un film nul
Imaginez la situation suivante : vous allez au cinéma, vous payez votre place 10 €, et une fois dans la salle, vous vous rendez compte que le film est franchement mauvais. Vous commencez à regretter, surtout que vous êtes fatigué(e) et que vous préféreriez rentrer dormir.
Deux options s’offrent à vous :
- Rester et "rentabiliser" votre billet, même si vous passez un mauvais moment.
- Partir, accepter la perte des 10 €, mais sauver votre soirée.
Si vous cédez au biais cognitif des coûts irrécupérables, vous resterez. Après tout, vous avez déjà payé, donc autant "profiter" du film jusqu’au bout. Même si c’est désagréable.
Mais si vous prenez un peu de recul, vous réalisez que l’argent est déjà dépensé. Ce qui compte maintenant, c’est le meilleur usage possible de votre temps et de votre confort. Et cela peut signifier… sortir de la salle.
Un piège du quotidien
Ce biais, vous le vivez peut-être sans le savoir : vous finissez votre assiette alors que vous n’avez plus faim, juste parce que vous avez payé. Vous insérez des pièces dans une machine à pinces à la fête foraine pour “récupérer” ce que vous avez déjà perdu.
Mais ces décisions sont irrationnelles. Le passé ne doit pas dicter vos actions présentes, surtout quand ce qui est perdu ne peut plus être récupéré.
Et dans vos finances, ça donne quoi ?
Ce même biais peut vous pousser à de mauvaises décisions d’investissement.
Vous avez mis 2.000 € dans une action ou un projet… qui a perdu 50 %. Au lieu de prendre du recul et réévaluer objectivement, vous vous dites : “Je vais en remettre un peu, comme ça je me refais.”
Mais la réalité, c’est que les 1.000 € perdus sont déjà partis. La vraie question est : où est-ce que votre prochain euro a le plus de chances de bien travailler ?
Sortir du piège mental
Reconnaître ce biais, c’est déjà faire un pas vers des décisions plus rationnelles.
La bonne décision est celle qui vous permet de mieux utiliser votre temps, votre argent ou votre énergie à partir de maintenant, pas celle qui “sauve” un mauvais choix passé.